La Diablada de Puno est l'une des expressions les plus impressionnantes du folklore péruvien. Originaire de la région de Puno , cette danse mêle des éléments religieux, historiques et symboliques qui représentent l'éternel combat entre le bien et le mal. Son caractère spectaculaire et sa richesse culturelle en ont fait l'une des principales attractions de la Fête de la Vierge de Candelaria , inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO.
Origine et histoire de la Puno Diablada
La Diablada trouve ses racines dans d'anciens rituels andins dédiés aux divinités des enfers , notamment au dieu des mines connu sous le nom de Tío Supay . Avec l'avènement du christianisme, ces croyances se sont mêlées aux récits catholiques sur les démons et l'enfer. De ce mélange est née une danse qui symbolise aujourd'hui la victoire de l' archange Michel sur les forces du mal .
Durant la période coloniale, les missionnaires utilisèrent des représentations théâtrales pour évangéliser les peuples andins, adaptant les personnages et les costumes traditionnels au récit chrétien. Ainsi, les démons , les archanges et les âmes devinrent des figures centrales de la Diablada, véhiculant des messages moraux par la danse et la musique.
Personnages principaux de Diablada
La danse est composée d'une distribution symbolique dans laquelle chaque personnage représente une force spirituelle ou morale :
L’archange saint Michel : chef céleste qui mène le combat contre les démons. Il porte une épée et un bouclier, symbolisant la justice divine.
Le Grand et le Petit Diable : ils représentent les tentations et les péchés humains. Leurs masques élaborés et leurs costumes éclatants évoquent le feu et le chaos.
Lucifer et Satan : figures centrales du mal, qui défient l'archange jusqu'à leur défaite à la fin de la danse.
Les Supay chinoises ou diablesses : des personnages féminins qui allient séduction et danger, illustrant la dualité du bien et du mal dans la nature humaine.
Musique et costumes : une exposition d'art andin
La musique de la Diablada à Puno mêle grosses caisses, cymbales et trompettes , créant un rythme entraînant qui accompagne les pas énergiques des danseurs. Des orchestres symphoniques locaux, composés de dizaines de musiciens, offrent une sonorité majestueuse qui résonne dans les rues pendant les festivités.
Les costumes sont de véritables œuvres d'art. Chaque danseur porte un masque artisanal en plâtre ou en fibre, peint de couleurs éclatantes et orné de cornes, de serpents et de flammes. Le costume de l'archange Michel se distingue par sa cape dorée et son armure étincelante, tandis que les diables portent des vêtements recouverts de paillettes, de broderies et de pierres colorées.
(Suggestion d'image 1 : Photographie de danseurs de la Diablada à Puno pendant le festival de la Candelaria)
Texte alternatif : Danseuses de la Diablada de Puno en costumes et masques traditionnels lors du festival de la Candelaria à Puno.
La Diablada à la fête de la Vierge de Candelaria
Chaque année en février, Puno se transforme en un théâtre de foi, d'art et de passion lors de la fête de la Vierge de Candelaria , considérée comme la plus importante du Pérou. La danse de la Diablada occupe une place centrale dans ces célébrations, symbolisant la purification de l'âme et la défense de la foi catholique contre la tentation.
Les troupes de danse consacrent des mois à la préparation de leurs chorégraphies, costumes et musiques. Lors du grand concours de danse , la Diablada éblouit par sa synchronisation, sa présence scénique et la dévotion des danseurs envers la Vierge. Cet événement attire des milliers de touristes péruviens et étrangers, faisant de Puno la capitale du folklore péruvien.
(Suggestion d'image 2 : Vue panoramique du concours de Diabladas pendant la fête de la Vierge de Candelaria)
Texte alternatif : Concours de Diablada lors du festival de la Vierge de Candelaria, Puno, patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Symbolisme et message spirituel
Au-delà de son spectacle visuel, la danse de la Diablada de Puno transmet un message profond : la lutte constante entre le bien et le mal au cœur de l’homme . Le triomphe final de l’archange Michel symbolise l’espoir, la foi et la rédemption.
Loin d'être une simple figure maléfique, le diable représente aussi les peurs, les désirs et les contradictions de l'humanité. C'est pourquoi cette danse possède une valeur éducative et spirituelle qui a traversé les siècles.
La Diablada comme patrimoine et identité péruvienne
Aujourd'hui, la Diablada se danse non seulement à Puno, mais aussi dans diverses régions des Andes du Sud et même lors de festivals internationaux. Sa présence scénique impressionnante et sa musique puissante en ont fait un symbole de la fierté des hauts plateaux et de l'identité culturelle péruvienne .
La reconnaissance du festival de la Candelaria par l'UNESCO en 2014 a consacré la Diablada comme joyau du patrimoine mondial. Cette distinction favorise la préservation de ses traditions et du travail artisanal des communautés de Puno qui les perpétuent.